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Bulletin N° 25

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Bulletin N° 25
Mai 2009

IMPRESSIONS D'AUDIENCE...

 

Nous voilà aux deux tiers du procès qui a débuté le 23 février 2009 dernier et ne s'achèvera pas avant le 26 juin 2009.

A ce jour, on peut affirmer sans prendre de risques que la plupart des questions que nous nous posions quant à l'origine de la catastrophe n'ont toujours pas trouvé de réponse. Le plan d'audience imposé par le Président du tribunal n'est pas étranger à cet état de fait. De plus, la priorité donnée ensuite aux interminables et généralement inintéressants rapports issus des travaux des experts judiciaires n'est pas non plus de nature à nous apporter une solution réaliste à un problème qui de toute évidence s'avère complexe. Aussi, la situation que nous connaissons aujourd'hui n'est pas faite pour nous surprendre...

Pourtant, dès le premier jour et depuis maintenant plus de 12 semaines de nombreux anciens salariés sont venus salle Mermoz, certains même toujours actifs loin de Toulouse. Spectateurs attentifs et constants ils n'étaient pas là pour l'attribution comme beaucoup d'autres d'une quelconque subvention prétendument «due» aux parties civiles mais pour en savoir un peu plus sur les circonstances d'un drame qui leur à fait perdre de trop nombreux collègues, leur usine et, pour certains, leur emploi.

Ils ont pu assister au règlement de compte idéologique préliminaire visant à la mise en cause de Total qui fait les délices des amateurs de procédures et... des révolutionnaires de circonstance. La question n'étant pas tranchée, le procès a pu commencer par le passage à la barre de ceux qui ont perdu un des leurs, un parent, un ami, un ou plusieurs collègues. Puis ce fut le défilé des «carreaux cassés» avec «en vedette» un postulant à la députation européenne en campagne soucieux du renouvellement d'un mandat qui depuis trop longtemps lui assure une irremplaçable sinécure...

Ensuite est venu la description de l'usine, son organigramme, son fonctionnement, ses «points forts» et ceux qui le sont moins. De nombreux salariés sont venus apporter leur témoignage, effaçant par la même occasion l'image de «l'usine poubelle» qui avait fait les gros titres d'une certaine presse dans les jours ayant suivi la catastrophe.

Nous n'avons pu échapper au passage à quelques «témoignages» burlesques tel celui de cet inspecteur de l'AFAC relatant ses visites à l'usine de la route d'Espagne qui lui rappelaient les pires lectures des romans de Zola...

Plus inquiétant bien que tout aussi surréaliste cette longue soirée passée à écouter l'inspecteur Saby. Physique entretenu à la Belmondo, monologue se voulant digne de Audiard, on était dans le vrai cinéma de série B... mais bien loin de la réalité de l'usine au lendemain de la catastrophe.

Et puis les rapports d'étape de l'expert Van Schendel, qui débutent inévitablement par des compilations d'évidences comme pour donner de la crédibilité à un travail qui par ailleurs en manque cruellement, les pitoyables prestations de Messieurs Barat et Bergues, le tout couronné par les questions de Maitre Léguevaques qui ne manque jamais de déclencher l'hilarité de la salle.. et parfois même du tribunal!

Les débats sont parfois interminables. Faute de place et de temps, on fera l'économie des comptes rendus d'audiences assurés par ailleurs par des journalistes dont il faut saluer la constance à renseigner leurs blogs.

Il faut en revenir plutôt au positionnement de l'association, original et particulier comme notre avocat, Jean Louis Forget, l'explique un peu plus loin dans notre bulletin. Positionnement pas toujours parfaitement compris dans la vivacité des débats, la vigueur des échanges.

Difficile en effet, en tant que partie civile, d'accepter de ne pas se substituer à ce qui relève de la stratégie de la défense lorsque l'on se croit ou que l'on est véritablement mis en cause. Délicat de rester dans son seul rôle de questionnement alors que les accusations les plus injustes, les contre vérités les plus évidentes sont proférés par des avocats de parties civiles peu scrupuleux sur les méthodes à employer. Il est alors plus difficile de se taire que de parler mais l'efficacité est à ce prix.

Il a été difficile aussi de faire comprendre comment, après avoir fait souvent appel à leur aide, leur constance, leur dévouement et leurs compétences, certains investigateurs n'ont pas été retenus par l'association pour être cités. Leurs travaux versés au dossier judiciaire sont régulièrement évoqués. Contrairement à la position de l'association, souvent partisans convaincus d'une thèse, il n'aurait pas été opportun qu'ils soient, en notre nom, amenés à la défendre à la barre alors que leur questionnement peut être repris par les témoins qui nous paraissaient les plus aptes à nous aider dans notre démarche.

Dans ce contexte particulier le rôle de notre avocat a été également commenté. Trop discret aux yeux de certains, trop modéré pour d'autres, souvent les mêmes, il tient, à sa façon, le rôle que nous lui avons confié avec une connaissance du «milieu» et des pratiques judiciaires qui peuvent en déconcerter plus d'un. Attendre que nous n'ayons pas obtenu tout ce que nous espérons du procès pour lui faire porter la responsabilité de nos possibles déceptions serait à mon sens restrictif et stérile. En ce qui me concerne je lui garderai ma confiance et ne m'y laisserai pas aller

Afin que tous les adhérents puissent, le moment venu, la veille des plaidoiries finales, en fin de procès, nous avons pensé qu'une assemblée générale serait la bienvenue pour qu'avec notre avocat nous puissions bien «cadrer» l'intervention qu'il fera en notre nom. Pour cela nous avons fixé une assemblée générale au lundi 8 juin, à 15H30, dans la salle paroissiale (à côté de l'Eglise) de Lafourguette, la salle de Gironis étant indisponible.

Ainsi nous serons prêts pour la dernière étape de ce procès marathon pour lequel nous aurons consacré beaucoup de temps et d'énergie. Espérons que les résultats seront à la hauteur de nos investissements et que la justice aura enfin répondu à notre exigence de vérité.

 

J. MIGNARD

 

 

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Page 1 : Le Mot du Président

Page 2 : Bilan de Maître Forget

Page 3 :Résumé des audiences du procès

 

 

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